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Tigretoile
2 décembre 2008

Discours de campagne

C’est une première et un honneur de m’exprimer ici aujourd’hui.

Ces trois années... Trois ans, cela permet de prendre ses marques, d’avancer avec une équipe sur un projet et d’avancer encore, une fois l’existant et les premiers projets évalués…

Je souhaite que nous puissions continuer. Je m’explique.

L’objectif est de donner aux pratiques artistiques des publics les plus divers une belle place dans le vaste monde de la vie et de la création artistique.

La culture a ceci de particulier que chaque acteur y trace un sillon unique et que se dessinent de grandes parcelles, de grands territoires qui réunissent les gens. Les sillons se croisent en de nombreux points communs, les parcelles se recoupent et souvent, elles ne se touchent pas. Soit qu’elles sont sur deux plans séparés, soit, et c’est le malheur du spectacle vivant, que quand l’un se manifeste, dans la lumière de l’instant, l’autre est déjà fini et, comme un mirage, s’est évanoui.

C’est ce qui fait de nous une sorte de colonie de Sisyphes épars, dont la magie est aussi le fardeau.

C’est pourquoi nous tentons de dresser des passerelles, d’apposer des poulies et de tendre des courroies entre ces territoires mouvants.

Pour être, la création et la pratique artistiques doivent être libres, libres d’entrer en collision et de donner à voir le jour entre les mots, le vide entre les gestes.

Elles doivent ouvrir pour chacun un espace où creuser profondément et respirer au large.

Elles doivent intégrer, être infiltrées de diversité, à l’instar du Tout-monde cher aux penseurs de la créolité, penseurs de la marge féconde.

Elles doivent ne pas avoir peur et se frotter au silence, à la limite, à l’absence.

(...) Les jeunes, filles et garçons, ont travaillé alternativement en compagnie de musiciens et du plasticien. Accompagnés de la viole de gambe ou de la guitare baroque, ils ont travaillé des textes en vieux français, ont prolongé certains vers avec leurs mots, ont amené leurs propres récits, dont par exemple l’histoire d’un africain qui quitte son pays pour émigrer.

A d’autres moments, ils partaient avec les deux artistes-intervenants faire des photos de leur quartier.

Le 11 novembre au théâtre, ils étaient tous sur scène pour un beau concert devant le public du collège de F., devant un public nombreux avec des lycéens et des copains.

Quand nous avons revu cette photo de la passerelle du L., faite par l’un des jeunes, elle nous a plu pour illustrer notre démarche commune au sein de l’association.

Je vous raconte tous ces détails, car plus que le résultat visible, c’est la manière de travailler qui donne tout son sens à notre projet et fonde notre identité.

Dans le projet que nous venons de citer, il y a une philosophie, et si nous avons pu la mettre en musique et en image, c’est que nous sommes pas n'importe où.

C’est que nous sommes territoire d’une politique forte de soutien aux artistes.

C’est un plaisir et un combat sans cesse à renouveler.

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