Qui, pourquoi et comment ? Travailler en résidence dans la vie*
* s’intégrer à un cadre pour éprouver sa liberté
en avoir le cœur net, essayer des formes différentes pour traiter ces questions
(le concert, lecture, performance avec danse, le workshop, l’atelier ouvert, le film, etc.)
la proximité avec des créateurs qui ciblent leur démarche dans la pluridisciplinarité, qui s’ouvrent à l’extérieur et ne craignent ni la proximité des gens, ni celle du commerce, ni celle de l’évènement
mettre en abîme les enjeux de la reconnaissance de l’intégration, de l’insertion pour les artistes eux-même (reconnaissance d’une écriture, d’une capacité de leadership, partage décloisonnement des écritures, des gestes et des attitudes)
s’inspirer des travaux alentours,
être face à la Ville, en travers des gens, des habitants, des amateurs
réagir, accompagner, partir de textes, d’images, de travaux existants
s’appuyer sur les espaces (traversée, salle équipée « gros son », salle équipée « musique jouée par les gestes »)
fouiller, réunir, fouiller ensemble, avec les équipes
monter-démonter les enjeux financiers d’une production,
jouer des contraintes techniques
mettre en scène les objectifs d’une communication ou d’une RP
Par exemple : s'appuyer en trois temps (1) (2) (3) sur l'espace de traversée avec les deux salles high tech qui ouvrent dessus
Quoi ? « le dernier combat » ? scenario de base*
*réinterroger sans cesse le processus, la forme, l’inter-action, l’exercice de la responsabilité
(à la manière d'un thriller qui commence par le héros tombant dans le coma ou se noyant ou sombrant dans le doute affreux, plonger le spectateur d’emblée dans le moment clef où tout menace de basculer)
Diagnostic de la fortune / carrefour des identités
Premier tableau
Crescendo atomisé
(espace de traversée : des stands, des pupitres, des écrans, une bande-son)
catapulter les images, les bribes éclatées de cette histoire, faire valser les fragments d’une vérité éparse
comme à la roulette ...
les ingrédients sont là devant, autour, mais lesquels choisir, par où commencer
il était une fois… (le dernier des oursons dans le p'ti lit, le p'ti poucet à la table bien obligé de gagner la forêt pour manger comme une bête, cendrillon bien obligée d'aller au bal faire la fille de joie puisqu'il y a même pas de mari pour elle, le mousse du p'ti navire qui finira mangé)
peut-on
doit-on choisir
la roue tourne est-ce mon esprit ou le destin...
moi...
l'autre,
puis l'autre,
encore un autre...
déjà dans une tête c compliqué alors dans plusieurs
- on aurait peut-être dû sélectionner, revenir à la méritocratie
annoncer l'appel mais avoir déjà choisi, se boucher les oreilles quand ils
parlent et confient leurs désirs -
... c dommage de regretter ce que l'on a voulu et contribué à créé
... c dommage de regretter
(1) That's it mec ? du doute, des désirs, des éléments épars / un e space comme un
Commencer dans l'allée avec télescopage, prise en tenaille :
- spatialisation d'éléments divers écriture, images
- bande-sons qui fasse entendre des douceurs, musiques de chambre, du boom boom aussi, du début de chorus (simultanés)
- des comédiens (amateurs?) et danseurs qui les poussent à la tribune - va-y quoi ! -
y a-t-il de la place pour tout le monde
Vers une mercatique errante ?
Déroute idéologique
Second tableau
Triple forte saturé
(salle « gros son », le tour du monde de la question en un concert de rock)
Une fois n’est pas coutume, cela commence par une petite morale : si tout le monde montait dans le bateau, il y aurait-il de la place pour tout le monde ?
Kant avait tout compris, il ne restait plus qu’à passer à l’acte et se salir les mains !
Le créateur est-il à l’abris ou au carrefour ?Cage ouvre sa fenêtre et entend de la musique !
Le créateur est-il l’unique, le seul (après Dieu) ?Gaston Miron, in L’homme repaillé, célèbre le saint plagiat qui fait le lit de l’humanité !
Les modèles de la culture en crise ?
Quittons les banales révoltes au rythme des :
« Latarjet n’était pas le premier ! », « Les permittents mieux servis par la réforme ! » ou « Gâte moi, invite-moi rue de Valois et je me désolidarise de suite… »
Prenons un peu de recul, posons-nous autour d’un petit paradoxe :
Relisons le script de « FMI Portés disparu » qui passe ce soir sur nos écrans, du célèbre self made man Georg Simmel, in La tragédie de la culture, « Nous ne cherchons pas moins le tranquille abandon aux personnes et aux choses que la façon énergique de nous affirmer vis-à-vis d’elles ».
Evitons les solutions toutes faites :
« Il y a dans la réconciliation comme dans la venue du messie, juste l’ombre d’un certain ennui… » George Steiner, interview d’Antoine Spire, France Culture
Parlant d’une expérience de l’enfermement à l’usage d’une étudiante en Lettres sous Brejnev, il avait dit que « l’esprit humain est indestructible, totalement », que « la poésie peut sauver l’homme, même dans l’impossible », qu’ « une traduction traduit ce qu’elle traduit, autrement dit que langage et réalité ont un rapport » et « quatrièmement », qu’ « il faut être très joyeux » !
sombrer dans le chaos, plonger dans le son, tenter la synthèse par combustion, par crépitation, par acclimatation forcée
le bordel, pas de place pour tout le monde ?
« déjà pour avoir ton gig c chaud ; alors tu penses, pour pas être une ombre de side man
mais avoir droit au chapitre : bonne chance MEC – prend ton chorus et c la guerre ! »
« femmes, solistes, chorusseurs, écrivains, chorégraphe de tous les pays, citoyens accrochez-vous !!!!! »
(2) Tiens y sont encore là eux ? / "cohabité" = épouvantable, as phyx ie
Passer à la salle "gros son et haut plafond" du chaos musical
- c à dire du concentré de ce qui était spatialisé, (plutôt gros son)
- avec en l'air comédiens et danseurs en baudrier qui nagent dans le sens dont ils témoignent / brasses dans l’air / parmi eux des récitants muets qui soient des danseurs
receuillir une "poésie errante" à la rencontre du quartier et de ses habitants / les confronter à des pubs, des slogans, des magazines « chocs » / une mémoire fragmentée
Synthèse possible ?*
L’étreinte se défait
Troisième tableau
Calme post coïtum
(les comédiens et musiciens sont joués, salle équipée Ircam)
décomposer, pourquoi, comment ?
quelle solution ?
la grève, la révolte, la discussion, le sacrifice, les compromis, diviser
pour régner
laisser planer le doute, résonner le phénomène acoustique, souffler l’esprit libéré du vacarme
le CLASH entre (le "chez soi", l'"intime", l'"enclos", le "mon projet", "mon
désir", "maplace", "mon rêve", l'"espoir", l"espace de recueillement") et le
yo on va faire un truc où tout le monde aura sa place, un VRAI partage,
une création habitée comme un squat, une babel, une arche de noé
on est des animaux rêveurs un peu têtus et bouchés dans l'adversité
(3) Le ciel lavé des lendemains de tempête / gestes = peut-on se toucher
après ça ?
On passe dans la 2e salle équipée
- plutôt une musique comme après la tempête (écritures chuchotées, soufflées, résiduelles cf Lachenman, le maître, Escalona Mijares, le jeune)
- musique générée par les danseurs et amateurs qui utilisent le dispositif de jeu Ircam
Pendant la durée à une tribune (discours) : un manager résume sa vision
techtonique d'une démocratie en danger, d'une mondialisation qui se rue sur
nous, d'un corps social fragmenté, de la dissipation des solutions
idéologiques, logiques et philosophiques dans le grand siphon du plaisir, la
mise en expérimentation d'artistes, d'artistes amateurs, du jazz, d'un
public cobaye
(à la manière des one-man-show : cette écriture devra se confronter aux regards croisés du publics et des mauvaises langues)
Et l'avenir
qui ? à la sortie (sortie de la rampe dans le dos de cet espace)
d'une fève, d'un santon magique (des hommes qui sortent avec des miroirs
réfléchissant leur image aux spectateurs
ouai je sais
heureusement qu’il s’agit d’un début, la fin pourra changer